Défense et protection 

30 Juin 25

Les profonds changements géopolitiques que nous vivons, outre qu’ils tournent la page du multilatéralisme, piétinent le droit international (certes imparfait), abiment les démocraties (imparfaites soient-elles aussi), accentuent les conflits internationaux en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique. Nous avons plus que jamais besoin de diplomatie, de dialogue tout en prenant en compte le principe de réalité des agresseurs et de leurs menaces.

Les ressources naturelles et planétaires limitées et les conséquences du changement climatiques sont aussi à l’origine des conflits. 

La France a une dette significative et les choix pour la résorber touchent le quotidien des Françaises et des Français de façon inégalitaire.

Cela nous engage à repenser la défense en France et au niveau européen. Elaborer et agir ensemble pour une force commune constitue un cap ambitieux dont les étapes s’inscrivent lucidement dans la durée.

Le développement d’une stratégie de défense globale repose sur ces piliers : diplomatie, défense, stratégie énergétique, autonomie alimentaire, fin de notre dépendance aux fossiles et de leurs exportations et, bien évidemment le développement d’une base industrielle et technologique de défense européenne. La révision de la revue nationale stratégique est un début mais afin de produire des perspectives d’adaptation de notre outil de défense, il est nécessaire de commettre un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

Nous rencontrons des enjeux cruciaux autour de la cybersécurité, la cyberdéfense, le spatial, l’IA et le quantique. Cependant, la mise à l’ordre tardif du projet de loi (PJL) relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité est un indicateur préoccupant pour la défense de nos opérateurs d’importance vitale. En tant que rapporteure du Titre I du PJL, je défendrai en septembre le développement des compétences en cybersécurité ainsi que le financement des collectivités locales. Ces dernières sont déjà soumises à de nombreux défis du côté de leurs ressources, de la formation des élus et des agents publics.

Nous soutenons que la défense nationale repose sur l’éducation et la formation à l’esprit critique, en tant que composantes stratégiques de la résilience nationale. A l’heure des désinformations et de leur surabondance, des réseaux d’influence multiples, la compréhension et le traitement des données scientifiques sont essentiels. En ce sens, le rapport sur la santé environnementale dont je suis rapporteure (qui sera publié à l’automne) et qui doit constituer un levier pour protéger les Français et les Françaises met en avant les multiples données objectives pour nourrir les politiques publiques.  

Enfin, la cohésion nationale à laquelle nous travaillons en tant qu’écologistes, repose sur le sens le plus largement partagé des batailles pour le climat, la défense de la démocratie, de la justice sociale et des solidarités. Et malgré les vents contraires actuels, nous devons nous projeter dans la durée et tenir bon !