En toute responsabilité, je ne voterai pas la confiance au Premier ministre François Bayrou

8 Sep 25

Ce 8 septembre 2025, François Bayrou demande aux député·es un vote de confiance : je n’accorderai pas la mienne.

La défense des droits humains et des valeurs démocratiques guide ma décision. Indignons-nous et résistons face à un dialogue social et une démocratie sociale délibérément bloqués.  

Ainsi, le « conclave » sur les retraites s’est achevé sur un échec, la culpabilisation des plus pauvres est à l’œuvre pour qu’ils payent le désendettement du pays, la fragilisation des services publics reste un dogme exaspérant encore plus nos concitoyens.

François Bayrou s’est aligné sur l’extrême-droite et la droite sur l’immigration dans une démarche électoraliste à l’encontre des valeurs de la République.

Le chantage mis en scène par François Bayrou sur la dette de la France n’est pas à la hauteur du débat démocratique. Notre pays n’est pas au bord de la faillite, comme le Premier ministre et d’autres le martèlent. Certes, l’exercice budgétaire de 2024 a été marqué par un net dérapage avec un déficit public de 168 milliards d’euros, soit environ 6% du PIB national. Cette situation résulte de la baisse constante des recettes fiscales de l’État au détriment des services publics indispensables comme l’éducation, la santé et la prise en charge des personnes vulnérables, la culture et le sport amateur. Nous le constatons depuis 8 ans : les finances publiques sont fragilisées par le dogme macroniste d’amoindrir les ressources et rentrées fiscales, accentuant les inégalités sociales comme jamais. Comme 76% des Françaises et des Français, je considère le budget proposé par François Bayrou inefficace pour réduire la dette, et injuste socialement.

Par ailleurs c’est bien la dette climatique qui menace durablement l’avenir de nos enfants et petits-enfants, alors que les budgets dédiés à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique ont été réduites de 2 milliards d’euros.

Le mandat de François Bayrou à Matignon est un échec majeur en matière d’écologie et de qualité de vie. En témoigne la liste non exhaustive : abandon du « zéro artificialisation nette », suppression des zones à faibles émissions, réduction des aides à la rénovation énergétique. Deux faits marquants illustrent cette faillite.

  • Le premier est le déni des faits scientifiques et de la santé humaine. La réautorisation de l’acétamipride, un néonicotinoïde toxique, évitée uniquement grâce au Conseil constitutionnel, en est la démonstration.
  • Le second est l’inaction face au changement climatique malgré des événements extrêmes et l’urgence de réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.

Résultat : la France décroche de ses objectifs climatiques, avec une stagnation des réductions d’émissions attendue en 2025 alors que nous venons de traverser notre troisième été le plus chaud jamais enregistré. Cette politique court-termiste et technosolutionniste, qui manque de vision, de stratégie et d’investissement pour notre avenir, nous obligera à dépenser davantage plus tard pour réparer les conséquences du réchauffement climatique au lieu de prévenir les risques déjà connus.

Le sujet de la santé et de l’accès aux soins est une préoccupation prioritaire de l’ensemble de nos concitoyens.  Alors que la santé mentale a été désignée comme grande cause nationale en 2025, la psychiatrie souffre de manque de moyens et de soutien pour prévenir et soigner les habitants. Le budget 2026 annoncé est d’une rigueur sans précédent pour le système de santé. L’endettement des hôpitaux est tel qu’il menace leur solvabilité. Les professionnels de santé souffrent dans leur quotidien et les patients ne bénéficient plus d’un service public sanitaire essentiel à la hauteur de la promesse républicaine. Le débat sur les déserts médicaux en est d’ailleurs l’illustration.

L’augmentation de la pauvreté liée à l’accroissement des inégalités constitue une honte pour notre pays. Selon l’Insee, 600 000 concitoyens ont plongé dans la pauvreté, un chiffre inédit depuis trente ans. Je suis indignée de l’absence de réponse apportée aux 2 159 enfants sans-abri, dont 503 ont moins de 3 ans. Trente-huit d’entre eux sont décédés cette année. Les enfants doivent être protégés des violences sociales, familiales et institutionnelles (affaire Bettarham couverte par François Bayrou), de la pédo-criminalité. Ils doivent bénéficier d’une éducation de qualité leur permettant un développement harmonieux : c’est le rôle de l’État en tant que puissance publique. Or structurellement, l’État devient de moins en moins protecteur, ce qui fragilise la cohésion sociale et nationale.

François Bayrou et son gouvernement ont été incapables de proposer un cap répondant aux besoins et aux aspirations des Françaises et des Français, prenant en compte le défi climatique, la justice sociale et les enjeux démocratiques tout en trouvant les ressources financières nécessaires.

Les Écologistes sont force de proposition et sont ouverts au dialogue, ils ne ferment la porte à aucun compromis. Nous réaffirmons notre volonté de travailler dans une logique parlementaire transpartisane, en collaborant texte après texte avec toutes les forces républicaines et progressistes.

Nous proposons un plan de sortie du déficit et de rééquilibrage des finances publiques fondé sur la justice sociale. Ainsi la loi sur la taxe Zucman, adoptée le 20 février par l’Assemblée nationale à l’initiative du groupe, rapporterait plus de 20 milliards d’euros en taxant de 2% les revenus du patrimoine des 1800 foyers les plus riches. Nous défendons aussi la taxation des superprofits, la suppression des niches fiscales inefficaces et une lutte plus forte contre l’évasion fiscale. Ce sont les plus riches et les grandes entreprises qui doivent être mises à contribution en priorité. Or, aujourd’hui ce sont les personnes les plus précaires et les classes moyennes qui sont encore visées et seront encore plus affaiblies. Avec beaucoup d’économistes dont certains de l’OFCE, j’affirme que la France peut réduire son déficit sans sacrifier ses services publics.

Je ne voterai pas la confiance à François Bayrou. Je continuerai de travailler pour la justice sociale, la transition écologique et la protection des libertés fondamentales, contribuant à apaiser notre pays.